Il s'agit ici de corriger une erreur dans notre article [2] (voir l'erratum). On considère la situation suivante:
On notera F un domaine fondamental de périodicité de V.
Soit le réseau dual de et soit . Soit l'ensemble des fonctions de L2(F) qui se prolongent en une fonction sur vérifiant les conditions de périodicité:
Alors l'opérateur défini sur par l'action de DV(h) admet un spectre discret et le spectre de DV(h) est la réunion, lorsque parcourt de ces spectres.
On s'intéresse maintenant à la partie du spectre de DV(h) proche de E=0. Considérons le problème à un puits D1 obtenu à partir de DV en ``bouchant'' tous les puits de potentiels de V sauf celui situé à l'origine (en pratique, on définit un potentiel égal à V sauf sur des boules de taille centrées sur où l'on augmente [respectivement diminue] si V(0)=-1 [respectivement V(0)=1]). Soient u1 et u2=Ku1 une base de fonctions propres de D1 correspondant à une énergie et soit une troncature à support compact dans F et valant 1 dans un voisinage de l'origine. Alors et forment un couple de quasi-modes indépendants de de quasi-énergie En(h). Ceci montre que le spectre de ne dépend que de manière exponentiellement faible de . Le spectre de DV au voisinage de E=0 est donc constitué de bandes de largeur exponentiellement petite. Il est alors naturel:
Soit S la distance d'Agmon minimale entre deux points du réseau . On construit une nouvelle fonction de troncature telle que:
Pour x fixé, la somme sur est en fait finie car est à support compact. Comme on va le voir, les effets d'interactions sont de l'ordre de e-S/h. On va donc adopter la notation pour dire que:
Supposons pour fixer les idées que les deux points les plus proches de O pour la distance d'Agmon soient et : cf. figure 1, p. . Plus loin, on notera simplement et qui désignera donc selon le contexte un point ou un réel. Alors, sur F, on a:
Les valeurs propres de la matrice d'interaction sont donc équivalentes au sens ci-dessus aux . Comme sur F, on a:
on en déduit:
Figure 1: Calcul de la matrice d'interaction.
Supposons qu'il existe une unique géodésique l+ reliant O à . Alors la première intégrale est équivalente (au sens ci-dessus) à l'intégrale sur un voisinage de l'intersection de l+ et du support de . De même, la deuxième intégrale est équivalente à l'intégrale sur un voisinage de l'intersection du translaté l- par de l+ et du support de .
Pour évaluer ces deux intégrales, l'idée est de faire passer D-En(h) de l'autre côté, en utilisant le fait que D est formellement autoadjoint. Il ne restera alors que des termes de bord sur et puisque (D-En(h))uk=0. On évalue alors ces termes de bord en remplaçant les fonctions par leurs approximations BKW et en appliquant le théorème de la phase stationnaire, ce qui suppose une hypothèse de non-dégénérescence de la géodésique l+. Le terme (j,k) de la matrice d'interaction vaut alors d'après le théorème de Stokes:
où désigne la normale extérieure à exprimée dans la base et uBKWj,P désigne la solution BKW correspondant à uj issue du point P.
Soit . Sur la géodésique l+, on a d+(x)=S et . On suppose que l+ est non dégénérée, c'est-à-dire que la hessienne transversale de d+ est définie positive le long de l. Comme le terme exponentiel par rapport à h dans l'intégrale sur est justement e-d<<1353>>+(x)/h, le lemme de la phase stationnaire montre que le terme (j,k) de la matrice d'interaction admet un développement semi-classique dont le terme principal est:
où désigne le point de tel que et wj,P désigne le symbole principal de la solution BKW issue de P correspondant à uj (c'est le terme w0 dans (4).
Pour utiliser la périodicité, on aimerait que . On choisit donc et de telle sorte que et (comme sur la figure). On obtient alors pour le terme (j,k):
Pour faire le lien avec les sections précédentes, il faut exprimer des termes de la forme
en fonction du vecteur tangeant à la géodésique. En fait:
ne dépend pas de la direction de n+ mais uniquement du sens (sortant ou entrant). En effet, si l'angle entre n+ et le vecteur tangeant à la géodésique est , on a:
(on le voit facilement en faisant un changment de coordonnées dans le plan engendré par n+ et t, et en faisant un développement limité à l'ordre 2 de (d+) '' en x+ ).
D'autre part, si n est un vecteur orthogonal à la géodésique, alors on applique (31):
donc:
On peut donc supposer que est le vecteur tangent à l+ orienté dans le sens des x1 décroissants et le vecteur tangent à l- orienté dans le sens des x croissants. Par périodicité, on a:
En utilisant le fait que u2=Ku1 et les propriétés de l'opérateur de Kramers K, on montre que la matrice d'interaction est:
Les valeurs propres de M sont les:
où:
Finalement les valeurs propres sont:
La bande de spectre centrée autour de En(h) n'est donc pas double génériquement. En fait, chaque valeur propre ou parcourt la même bande avec un déphasage par rapport à l'autre valeur propre.