Soit une fonction
dans
un voisinage de
et soit
un vecteur, on leur associe la dérivée de f selon v en m:
en coordonnées locales:
On peut voir l'action de v comme étant une fonctionnelle (que l'on note encore v) de f, qui vérifie les propriétés de linéarité et de Leibniz:
Réciproquement, si une fonctionnelle vérifie les propriétés
(1) et (2), alors montrons que
est identique à l'action d'un vecteur v.
On observe d'abord que donc
puis par linéarité
.
Soit maintenant
une fonction
dans un voisinage
de
, posons pour
:
La fonction g est sur [0,1], donc
Donc, par linéarité et en appliquant Leibniz:
Finalement:
où v a pour coordonnées dans la base canonique.
Notation:
On note le i-ième
vecteur de la base canonique. Ce qui se justifie par le fait que
Revenons maintenant au cas d'une variété quelconque.
On note l'ensemble des fonctions qui sont
sur un voisinage de m.
Preuve:
On définit la structure d'espace vectoriel sur TmM par la
somme de fonctionnelles et le produit d'une fonctionnelle par
un scalaire.
Considérons un ouvert O de M contenant m, source de la
carte locale x à valeur dans l'ouvert U de .
A tout couple (m,v) de TM, on associe:
On observe tout d'abord que x* est un automorphisme entre
TmM et l'espace vectoriel (en utilisant
l'identification des vecteurs de
avec les
fonctionnelles vérifiant (1)
et (2)). Donc
.
A la carte x est associée canoniquement une base de TmM dont
le i-ième vecteur est
.
Lorsqu'il n'y a pas de confusion possible, on note encore cette
base
. Ceci est justifié par le fait
que pour les fonctions
la valeur de v(xi)
est
.
D'ailleurs on peut voir Tx en coordonnées par:
On considère maintenant deux cartes locales x et y,
montrons que Tx et Ty sont compatibles.
On se donne donc dans l'image de Tx et on calcule
.
Notons
, donc m=x-1(xm) et:
Comme M est une variété, il est clair que est
en xm. Il reste à exprimer les
en fonction des
. Pour
voisin de m
d'image
par la carte locale x, on a:
Donc:
Finalement est une combinaison linéaire à coefficients
des
, la matrice de l'application linéaire
qui permet de passer du vecteur
au vecteur
est la matrice:
qui est inversible car est un difféomorphisme
.
Si v a pour coordonnées dans la base
et
dans la base
,
et
sont reliés par la formule (3) donc en faisant
(i.e.
pour
),
on obtient:
Soit M une sous-variété de N. Alors TM est canoniquement
une sous-variété de TN, en effet si , on peut le
voir comme un vecteur de TmN en définissant son action sur
par restriction: v(f|M).
Si x est une carte locale de N dans laquelle
M a pour équation x1=...=xk=0 alors Tx est une carte
locale de TN dans laquelle TM a pour équations
x1=...=xk=v1=...=vk=0 où (vk) désigne les
coordonnées de v dans la base
.
Exemples:
Considérons S2 et un point situé dans la source
de la carte locale:
Soit v un vecteur de , alors
si
donc si:
où (vx,vy,vz) désignent les coordonnées de v dans
la base canonique .
Finalement
si:
que l'on peut réécrire sous la forme:
où f(x,y,z)=x2+y2+z2 est la fonction de rang constant au voisinage de S2, telle que S2=f-1(1).
Ce fait est d'ailleurs général, si f est une application comme au
théorème 7, et si alors
(cf.
[4, (16.8.8), p.42,]).
Les groupes classiques de matrices (inversibles, orthogonales, unitaires)
ont des structures de variété, ce sont d'ailleurs des sous-variétés
de . Les espaces tangents en l'identité
sont alors respectivement toutes les matrices, les matrices
antisymétriques et les matrices antihermitiennes. La structure de
groupe permet d'identifier les espaces tangents en d'autres matrices
avec ces espaces vectoriels de matrices.
La linéarité est évidente et le caractère se montre
en coordonnées locales.
Exemple:
L'application fA définie sur
par fA(G)=G-1AG admet pour application tangente en G: