Revenons à (13). On remarque tout d'abord que y est de norme constante. De plus y est une section du sous-fibré vectoriel de rang 2, dont la base est la géodésique d'Agmon et dont la fibre est Ker .
Considérons maintenant une géodésique d'Agmon reliant 2 puits. La fibre étant identique au départ et à l'arrivée, il est naturel de comparer y aux deux puits. En fait on verra que le produit scalaire en un point de la géodésique de deux solutions BKW issues de ces deux puits fait justement intervenir la variation d'une solution y d'un puits à l'autre (cf. lemme 11).
On se donne donc deux puits non dégénérés et de même nature reliés par une géodésique pour la distance d'Agmon associée au potentiel V.
Il s'agit bien évidemment d'une application linéaire, qui est d'ailleurs unitaire. De plus, cet endomorphisme possède une propriété de symétrie supplémentaire: il commute avec l'opérateur antilinéaire de Kramers. Ce dernier est défini sur par:
et s'étend de manière évidente à . L'égalité vient du fait que K commute avec l'opérateur de Dirac.
Soit donc une valeur propre de et u un vecteur propre associé. Alors Ku est aussi un vecteur propre associé à . Comme (Ku|u)=0, est diagonalisable de valeurs propres et , chacune de multiplicité 1 (ou de multiplicité 2 si est réel). Comme puisque est unitaire, on associe naturellement à l'argument de , c'est en quelque sorte la phase de Berry de la géodésique.